Trois ans après la disparition d’Elie Wiesel – que savons-nous de ses rapports avec Chouchani ?

Article de Michael Grynszpan sur le Mystérieux Maitre d’Elie Wiesel, Monsieur Chouchani, publié en 2016 puis repris par d’autres ensuite…

Elie Wiesel a beaucoup écrit sur son Maitre d’après-guerre à Paris, le légendaire Chouchani (Monsieur ou Professeur Chouchani). Il a souvent répété : « je ne serais pas devenu l’homme que je suis aujourd’hui si je n’avais pas rencontré Chouchani ».

Certains experts sont même d’avis que cette rencontre et l’enseignement de Chouchani ont été déterminants dans la carrière d’écrivain de Wiesel puisque le Maitre aurait poussé le jeune Wiesel à s’interroger sur le monde, sur Dieu, sur l’existence du mal, la foi, l’injustice, etc… Monsieur Chouchani l’a bousculé, fasciné, traumatisé et même parfois humilié. Cela aurait poussé le jeune homme religieux qu’il était à approfondir ses questions, ses études et à écrire son premier roman « La Nuit ».
Wiesel le reconnait : « Je lui dois mes efforts constants de questionnement, ma poursuite du mystère qui réside dans le savoir et de l’obscurité cachée dans la lumière… »

Je souhaiterais dans cet article exposer la première occurrence dans l’œuvre de Wiesel de ce personnage génial et mystérieux. Même les spécialistes de Wiesel ne semblent pas l’avoir remarquée. On cite souvent les nouvelles qu’il a directement écrites sur Monsieur Chouchani ainsi que le long passage qu’il lui consacre dans son autobiographie, « Tous les fleuves vont à la mer », mais personne ne semble avoir repéré les personnages de son œuvre de fiction qui étaient directement inspirés par Monsieur Chouchani, un homme dont les caractéristiques sont pourtant si folles, si particulières et tellement reconnaissables, qu’elles devraient sauter aux yeux des lecteurs avertis.

Je travaille depuis quelques années à la réalisation d’un film documentaire sur ce génie méconnu du vingtième siècle. Un homme qui malgré son anonymat a influencé des dizaines de milliers de personnes, et parmi eux des scientifiques de premier ordre, des savants, des rabbins, des philosophes (dont le célèbre Emmanuel Levinas) et des écrivains.

On peut dire que Monsieur Chouchani, qui brouillait volontairement les pistes et a tout fait pour rester inconnu (Chouchani n’étant pas son vrai nom), était une face cachée de l’humanité. Il fuyait les honneurs et a pourtant eu un impact énorme. J’ai interviewé une centaine de témoins qui l’ont connu. Certains voyaient en lui un monstre, un diable, d’autres un saint, un génie modeste ou un « lamedvavnik » – un de ces trente-six justes sur lesquels, selon une antique tradition d’Israël, le monde repose en secret.

Filmmaker Michael Grynszpan and Elie Wiesel z.l.

Filmmaker Michael Grynszpan and Elie Wiesel z.l.

J’ai eu la chance de parler avec Elie Wiesel au téléphone, puis de le rencontrer à New York et enfin de l’interviewer dans son bureau. C’était, je crois bien, sa dernière interview filmée.

Ce ne fut pas chose facile. Il refusait toute demande d’interview, les autres médias CNN ou Yedioth Aharonot avaient reçu un refus ferme et définitif de sa part. Mais le souvenir de Chouchani m’a ouvert la porte de son cœur, et malgré mon insolence (chouzppah) et le refus de son entourage, Elie Wiesel m’a souri et a accepté que je prenne rendez-vous pour l’interviewer. Il acceptait de participer à mon film documentaire sur Chouchani parce qu’il voulait parler et entendre parler de son Maitre, mi-fou mi-prophète, à qui il devait tant.

Je lui ai donc exposé ma théorie selon laquelle le personnage de Vàrady dans son quatrième roman « La ville de la chance » (1962) était en fait Chouchani. D’ailleurs « vered » en hébreu signifie « rose » et dans un certain sens Chouchane aussi (en fait « Chouchane » serait plus précisément la « fleur de Lys », et « Chouchana » la « rose »). Elie Wiesel a plus ou moins avoué que j’avais raison.

Plus ou moins, parce qu’il avait quand-même quelques réserves. Il m’a dit qu’effectivement, malgré quelques différences avec Chouchani, le personnage de fiction Vàrady ressemblait beaucoup au vrai Chouchani, mais qu’il s’était aussi inspiré d’autres personnes qu’il avait croisées dans sa vie. Donc ma théorie « Vàrady = Chouchani » était partiellement validée par le grand écrivain. Cela nous donne donc quelques clés de compréhension du mystère Chouchani, tel que Wiesel l’imaginait à l’époque. Une époque où Chouchani était encore en vie et lisait ce que Wiesel écrivait !

Jugez donc par vous-mêmes dans ce texte extrait du livre de Wiesel, si en découvrant le personnage de Vàrady, il n’y aurait pas quelques ressemblances fortuites avec une personne de la réalité existant ou ayant existé.

« … descendant d’une grande famille rabbinique, il avait adopté le nom de Vàrady pour ne pas faire honte aux siens. Pourtant jusqu’à l’âge de dix-huit ans, il avait fait honneur au nom qu’il portait. Ses maîtres lui avaient conféré le titre prestigieux de Ilui qui signifie à la fois génie et érudit. Il savait le Talmud tout entier par cœur. Et les commentaires avec. Et les commentaires des commentaires. Il n’avait pas encore atteint ses quinze ans, que déjà il obtenait la smicha, le titre de rabbin. Devenu la gloire du pays, on avait prédit qu’il serait un nouveau Vilner Gaon. Les plus illustres rabbins cherchaient à l’avoir pour gendre.

Le changement survint dans sa dix-huitième année. Il se mit à étudier le Zohar et les autres livres de Kabbale. Pendant trois ans il ne quitta pas sa chambre. Il s’était imposé une solitude parfaite. Il mangeait seul, priait seul, se refusait à recevoir quiconque, y compris son père. On laissait ses repas sur une petite table en bois, près de la porte ; le lendemain on retrouvait au même endroit les plats qui souvent n’avaient pas été touchés. Pendant cette période d’isolement, personne n’avait posé les yeux sur lui. Il arrivait à l’un ou l’autre de ses amis d’apercevoir du dehors sa silhouette floue derrière la fenêtre. Il ressemblait à un morceau de nuit redoutant la venue du jour.

Puis, un soir, il ouvrit la porte et descendit à la synagogue, au rez-de-chaussée, où des dizaines de jeunes étudiaient le Talmud en chantonnant, à la lumière des bougies. Quand ils le virent, un silence brusque se fit dans la salle, tellement plein, tellement écrasant qu’il fit craquer les murs. « Dites aux autres que j’ai l’intention de faire un discours ce samedi. » Puis il tourna sur lui-même et remonta dans sa chambre. Quelques minutes plus tard, alors que le bruit de son retour se répandait comme le feu dans la ville, son père vint frapper à sa porte.

Il s’arrêta au seuil, pâle et tremblant. Père et fils se toisèrent un long moment, comme pour mesurer l’abîme que trois années avaient creusé entre eux. Ce fut le fils qui brisa le silence. « Père, dit-il et sa voix se brisa de chagrin. Je vous demande de ne pas venir ce samedi à la synagogue. » Le père blêmit sous sa barbe, un éclair passa dans ses yeux. « Es-tu sur de ne pas avoir surestimé ta force ? » murmura-t-il. Le fils ouvrit la bouche, mais ne dit rien. Alors le père recula d’un pas et sortit avec hâte.

Ce samedi-là, toute la ville, le père excepté, était à la synagogue. On n’avait jamais connu une telle affluence, ni une audience si nombreuse. Les chefs de la Yeshiva étaient là au grand complet accompagnés de leurs disciples aux papillotes frisées ; les bourgeois étaient là et les travailleurs, les cordonniers, les cochers et les tailleurs ; tous venaient avec femmes et enfants. Dans la salle réservée aux femmes, au premier étage, juste au-dessus, on suffoquait. C’était le matin, entre la prière de Shachrit et celle de Mussaf, aussitôt après la lecture de la Thora. Le jeune homme monta à la tribune et dévisagea avec grand calme son auditoire, suspendu aux moindres de ses gestes, au pli de ses lèvres.

Les trois années de séparation l’avaient rendu plus mur, plus beau, plus tourmenté, plus fin aussi. Selon l’usage, il prit la Sidrah de la semaine comme point de départ pour plonger ensuite dans le Talmud. Sur un verset de la Bible, il construisit une cathédrale, avec ses tours, ses fenêtres colorées, ses murs et ses silences. Ce fut un chef-d’œuvre de rhétorique. Les femmes pleuraient sans y comprendre mot. Mais sa voix était belle, profonde, elle portait loin. Les premiers à donner des signes d’inquiétude furent les chefs de la Yeshiva et quelques vieillards. Ils relevèrent la tête, comme pour mieux saisir et délimiter le sens de ce que captaient leurs oreilles.

Tout à coup, ils comprirent que l’orateur n’hésitait pas à blasphémer. Ses citations du Talmud, du livre d’Ezechiel, du Zohar, du Sefer Hayetzira, qui est l’ouvrage même de la création du monde, s’ajoutant l’une sur l’autre, ne montraient qu’une direction : le blasphème. La chose leur paraissait si incroyable, voire impossible, qu’ils laissaient le jeune homme continuer. Le visage enflammé, le regard au loin, il approchait d’ailleurs de la fin.

Alors il n’y eut plus aucun doute : il était perdu. Il souligna la puissance de l’homme qui peut se faire obéir du Messie. Il prétendait que la libération du Temps se fera sur un signal de l’homme et non de son Créateur, l’ironie et la beauté de ceci étant que « chacun d’entre vous, hommes et femmes qui m’écoutez, tient le Seigneur dans son pouvoir, car il est capable d’accomplir une chose dont Dieu serait incapable ! Il suffit de forger la volonté, la battre, la purifier, l’affranchir ! L’homme est non pas ce qu’il fait mais ce qu’il veut ! Il vaincrait le ciel, la terre, le mal et la mort à condition de saccager les remparts qui la protègent, la volonté, qui la tiennent prisonnière ! Moi-même qui vous parle, je vous annonce ici solennellement ma décision de nier la mort, de la repousser, de la ridiculiser ! Celui qui se tient devant vous ne mourra plus ! »

(…) L’auditoire fut frappé de stupeur. Un coup de foudre n’aurait pas eu plus d’effet. Le silence se prolongea et s’appesantit sur l’assemblée figée. Puis les chefs de la Yeshiva, suivis des vieux Talmudistes, sautèrent sur leurs jambes. S’étant ressaisis, ils brandirent leurs poings et crièrent : blasphème, blasphème ! Ils voulurent se jeter sur lui, mais le jeune homme, grâce au branle-bas, put s’esquiver sans grand dommage. Il ne rentra pas chez lui. Le soir même, en cachette, il quitta la ville sans laisser de traces. Il entreprit des voyages lointains, étudia à Paris et à Heidelberg, passa quelques années dans un Ashram aux Indes, accomplit un pèlerinage au Tibet où il vécut dans un monastère, parmi les lamas.

Lorsqu’il revint, trente ou quarante ans plus tard, il portait déjà le nom de Vàrady. Un certain nombre de ceux qui avaient entendu son discours était encore en vie. Le rabbin, un oncle à lui envoya un émissaire pour s’enquérir s’il s’était repenti. « Dis au rabbin, s’écria Vàrady, que je suis resté juif. A aucun moment je n’ai renié ma religion ou mon peuple. Mais je soutiens toujours, et plus que jamais, que l’homme est plus important que Dieu : que ce n’est nullement un péché que d’aspirer à l’immortalité, même au prix d’en chasser le Seigneur. Dis au rabbin que je lui survivrai, ainsi qu’à son fils. »

Naturellement, il ne fut pas réintégré à la communauté. Les uns le considéraient comme un renégat, les autres comme un hérétique. Nul ne franchissait le seuil de sa maison. Le seul qui vint lui rendre visite, une seule fois, c’était Gabriel, le converti : Vàrady le chassa. Il vivait seul, en marge, mais il vivait : c’était l’essentiel. On l’ignorait, on prétendait qu’il n’existait pas, mais dans ses profondeurs la ville tout entière écoutait, mesurait les battements de son cœur. Lui, Vàrady, s’en réjouissait. Les générations se succédaient, le rabbin avait rejoint les ancêtres et son fils mourut à son tour, mais Vàrady était toujours là. Chaque fois qu’un habitant trépassait, Vàrady semblait le charger d’un message à l’adresse de ceux qui assistaient à l’enterrement : « Vàrady vous fait dire, très irrespectueusement, qu’il vit, qu’il vous survivra à tous, comme il m’a survécu, à moi ! »

– Elie Wiesel, La ville de la chance (1962), pages 41-45

http://frblogs.timesofisrael.com/le-mysterieux-maitre-delie-wiesel/
Elie Wiesel and Michael

The First book of young Elie Wiesel was inspired by his Master Shushani

The first book of young Elie Wiesel, never published, was finally found. This book deals with asceticism and was directly influenced by his master Shushani (or Monsieur Chouchani in French).
The myster.

“Shushani” – wrote Wiesel in his book (“All Rivers Run to the Sea,” page 150) “led me surreptitiously to a subject that had always fascinated me: asceticism, the lure and quest for suffering, the will to suffer so as to infuse one’s own suffering and that of others with meaning. We talked of the ascetic and his self, enriched or mutilated by suffering, the relation between suffering and truth, suffering and redemption, suffering and spiritual purity, suffering as a gateway to the sacred, the prophetic, rabbinical, mystical point of view. Was it necessary, even indispensable, to punish the body in order to allow the soul to soar to new heights? Why was the nazir (ascetic) considered a sinner in Scripture? Why was he compelled to bring a sacrifice to the Temple? How to understand the variety of ascetics?” (p. 150).

Read more here: https://www.jpost.com/Jerusalem-Report/Elie-Wiesels-first-book-574677?fbclid=IwAR0ZUcY-f89uaF4wLw4qJeq9asyTdttiQZS8qoVUolaOot10hireqFCDM_0

Three Masters sit: Borges, Kafka and Shoshani in the middle.

In this painting of the famous French painter Gerard Garouste “Three Masters and the fat gooses”, one can see Mister Shoshani sitting in the middle, between Kafka and Borges.garouste_les_trois_maitres

“Les trois maîtres et les oies grasses”, tableau du célèbre peintre contemporain Gérard Garouste.
On peut y voir Monsieur Chouchani assis au milieu entre Kafka et Borges.

Desentrañando a Shoshani, con Jorge Schneidermann

IDENTIDAD, DESDE URUGUAY – En busca de documentación para la elaboración de un documental sobre la figura del talmudista Shoshani, el cineasta Michael Grynszpan y su equipo de producción se desplazaron a Uruguay el pasado mes de enero. Jorge Schneidermann y sus compañeros Laura Klang, Ricardo Fleiss y Pablo Cúneo tuvieron oportunidad de reunirse con ellos para colaborar en parte de ese trabajo, como así nos cuenta en el programa de hoy.

http://www.radiosefarad.com/desentranando-a-shosani-con-jorge-schneidermann/

http://mensuarioidentidad.com.uy/index.php?option=com_k2&view=item&id=3621%3Ala-figura-del-talmudista-shoshani&Itemid=609

50 years after prof Shoshani (Monsieur Chouchani) passed away - credit photo : Diego Moraes

50 years after prof Shoshani (Monsieur Chouchani) passed away – credit photo : Diego Moraes

50 years after Prof Chouchani passed away – Hazkara ceremony in Uruguay

Exactly 50 years after prof. Shoshani (Chouchani) passed away. On Sunday the 15th of January 2018, the Jewish community in Uruguay held a ceremony (Hazkara or Yortzeit) at the Jewish cemetery of La Paz (north to Montevideo) where prof Shoshani’s grave stands.

Here is an article about this ceremony that took place in the rain, in the national newspaper of Uruguay El Pais. They also mention the participation of filmmaker Michael Grynszpan who travelled from Israel to Uruguay to attend the event.

“La lluvia no detuvo homenaje de la comunidad israelita
Recuerdan al sabio Shoshani, inspirador de figuras mundiales.”

https://www.elpais.com.uy/informacion/lluvia-detuvo-homenaje-comunidad-israelita.html

cimetiere - image El Pais 14 01 2018

(photo: Diego Moraes)

New article on Levinas and his Master Shoshani

Congrats Prof Hanoch Ben-Pazi!
Chanoch Ben Pazi
“A Philosopher in the Eye of the Storm: Monsieur Chouchani and Lévinas’s “Nameless” Essay”
This article considers the role of the individual during crises in humanism and the ethical responsibility with which the individual is charged in such times of moral calamity. In a narrow sense, the article explores Emmanuel Lévinas’s “Nameless” (“Sans nom”), an essay that appears in his book Proper Names, and proposes viewing it as his personal reading in honor of his unique, unaccounted-for teacher Monsieur Chouchani. From a broader philosophical perspective, the article attempts to consider the meaning of ethics and the assumption of responsibility in times when doing so appears to offer no benefit and hold no significance whatsoever. From an educational perspective, it endeavors to better understand the ethical role of the teacher in both tranquil and tempestuous times. And finally, it also offers another profound observation of what Lévinas’s article refers to as the “Jewish condition,” not in a national historical sense but as a model of crisis-oriented ethical challenge.
Read here : https://www.cambridge.org/core/journals/ajs-review/article/philosopher-in-the-eye-of-the-storm-monsieur-chouchani-and-levinass-nameless-essay/0F760E8D80D55439B7862512ACA486F4

חשיפה בלעדית: השם האמיתי של מר שושני

חשיפה בלעדית: השם האמיתי של מר שושני
הנה סוף סוף התשובה!!!

Lecture about M. Shoshani in Geneva on Sunday, 6th of November 2016 – in French or English

chouchani question mark

For all those in the world who are fascinated by the mysterious M. Shoshani. If you are curious to know more (and if you understand French!), you are invited to a lecture by Michael Grynszpan at the Kesherday in Geneva, Switzerland, on Sunday 6th of November 2016. The filmmaker will talk about his research and will show exclusive footage of his movie in process.
If you want to organize a similar lecture in English somewhere else, feel free to contact us.
http://kesherday.org/agenda/creativite-et-judaisme/les-combats-des-femmes-juives-pour-leur-statut-au-xxe-et-xxie-siecles-avancees-et-regressions/

Pour tous les passionnés par le mystérieux Monsieur Chouchani dans le monde. Vous voulez en savoir plus ? Rendez-vous en Suisse à Genève ! Michael Grynszpan y donnera une conférence sur Monsieur Chouchani lors du Kesherday le Dimanche 6 Novembre. Avec des extraits exclusifs de son film en cours. http://kesherday.org/agenda/creativite-et-judaisme/les-combats-des-femmes-juives-pour-leur-statut-au-xxe-et-xxie-siecles-avancees-et-regressions/